Titre de l'activité
Au rythme des mots, des sons et des émotions
Durée
Variable de quelques minutes à une heure et demie.
Respectez toujours le rythme d’apprentissage et la disponibilité du participant. L’objectif est de vivre une expérience positive et d’encourager l’envie de continuer.
La flexibilité de l’horaire vise à mettre de côté les aspects rigides liés à la prise en charge et à laisser les participants être eux-mêmes.
Participants
L’animateur et un participant, avec ou sans défi de neurodiversité.
Activité proposée par
APPROSH – DK Bel
Objectifs
- Construire une relation avec le participant, lui donner confiance en ses capacités, l’aider à communiquer à travers les arts, expérimenter une réciprocité agréable.
- Développer la concentration, l’attention partagée. Par le processus de création à travers le rythme.
Il s’agit de créer un Avant, un Pendant et un Après, afin que les défis d’hier deviennent une nouvelle base de travail et que nous puissions maintenant viser de nouveaux défis.
- Une dimension fondamentale sur laquelle il est important d’insister : La relation participant/animateur. La sincérité de cette relation a un impact significatif sur la nature de toutes les interactions qui vont suivre pendant l’atelier et influencent ainsi la rapidité du processus de socialisation et d’ouverture aux autres par le participant.
- Toute personne, indépendamment de sa condition et de l’étiquette qu’on lui attribue, possède naturellement des capacités musicales et artistiques. Il faut donc reconnaître qu’ils ont aussi la capacité de créer et de contribuer au contenu de l’atelier musical.
- Ce que l’on ne sait pas encore, c’est l’élément essentiel du processus créatif qui pousse un individu à revoir tous les modes utilisés pour interagir, communiquer et se connecter avec les autres.
Il est essentiel d’avoir des échanges positifs et un plaisir mutuel.
Matériel
- Un instrument de percussion comme le djembé, mais il faut être attentif, certains participants sont très ? sensibles à la vibration ressentie par le djembé. Nous pouvons alors proposer de jouer sur les djembés avec des baguettes de percussion.
- Des baguettes de percussion et des chaises.
- Vous pouvez également utiliser votre corps comme un instrument de musique. Par exemple, en utilisant la danse, en tapant le sol avec vos pieds et/ou en tapant simplement sur vos cuisses. Nous intégrons le mouvement rythmique du corps de manière exploratoire.
- Nous utilisons également la voix pour exprimer certaines émotions ou sentiments.
- La guitare, le ukulélé et tout autre instrument peuvent être utilisés de manière exploratoire et éventuellement, pour faciliter un apprentissage plus approfondi.
L’instrument utilisé n’a pas d’importance car l’important est d’entrer en contact et de faire l’expérience de la réciprocité.
Préparation
- Être reposé et prêt à respecter le rythme auquel le participant pourra fonctionner ou pourra nous proposer. Être prêt à rencontrer l’autre.
- Installer une caméra pour filmer l’ensemble de l’atelier. Filmer les ateliers permet, entre autres, un retour sur son propre travail – par l’autoconfrontation – et donne également certains détails (comportementaux, d’apprentissage, etc.) auxquels on ne peut pas toujours être attentif dans le feu de l’action.
- Placez-vous physiquement à une proximité avec laquelle le participant est à l’aise, en vous rapprochant de temps en temps et en prêtant attention à sa réaction.
Tout doit être propice à des moments d’échange.
Étapes/Instructions
1. Accueil : Prenez le temps d’accueillir le participant dans une atmosphère agréable et soyez attentif à son niveau de réceptivité, qui guidera la suite de l’exercice. Nous les invitons à se joindre à nous.
- Il est important de connaître un minimum le participant afin d’être attentif à ses besoins particuliers, à ses sensibilités et d’être conscient des facteurs externes à l’exercice qui peuvent en perturber le déroulement, en utilisant si nécessaire ces moments perturbateurs comme une opportunité de création.
2. Warm-up: Échauffement : Proposer des exercices, des rotations, des étirements… pour préparer notamment le haut du corps à jouer des instruments de musique, proposer des mouvements et être attentif à la réponse du participant. A partir de sa réponse, poursuivez la séance d’échauffement, parfois en utilisant un effet miroir convergent, en suivant ainsi le mouvement proposé, ou en utilisant un effet miroir divergent, en allant dans des directions opposées, ou simplement en maintenant la séquence. Alternez les effets miroir et soyez toujours attentif à la réponse. Utilisez les réponses pour continuer. Demandez au participant de proposer des exercices et de donner suite à ces initiatives.
3. Donner le pouls : suggérez une pulsation, un tempo et encouragez le participant à se joindre à vous. Demandez ensuite au participant de suggérer un rythme en retour. Il est important que le participant prenne confiance en ses propres capacités. Montrez-lui l’importance de votre engagement.
4. Ronde rythmique : proposer un rythme que le participant répète. Ensuite, demandez au participant de proposer un rythme et de le répéter.
- Faire cela dans les deux sens encourage le participant à comprendre le “rythme” de l’interaction dans un échange et cela favorise le respect et l’écoute entre musiciens.
- Continuez à enseigner d’autres rythmes tout en restant attentif à la disponibilité de votre participant afin de respecter ses limites et de maintenir une expérience positive.
- Petit à petit, en apprenant de plus en plus de rythmes, les participants les maîtriseront de mieux en mieux, et l’animateur et le participant en viendront à former un duo et à atteindre la synchronicité.
5. Feedback sur l’activité : à la fin de l’exercice, prenez le temps de revenir vers le participant, de voir son degré de satisfaction, de frustration, de compréhension, d’accepter ses réactions et d’en tenir compte pour la prochaine session.
- En fonction de la disponibilité du participant, vous pouvez également répéter certains des rythmes appris et même les combiner pour en faire de nouveaux et ainsi renforcer l’apprentissage.
Méthode d'évaluation
Observer : le niveau d’engagement, l’intérêt, la durée de la disponibilité du participant. Le simple fait de toucher le djembé et/ou de taper un peu le rythme est une opportunité sociale et communicative très intéressante.
Demandez : ce qui était facile/difficile, ce qui a été ressenti/découvert, si quelque chose les a surpris…
Indications/conseils pour les animateurs
- une approche semi-directive dans vos interactions avec les participants. Cette attitude permet au participant d’être lui-même tout en lui offrant un cadre flexible.
- Il faut savoir s’adapter au participant, tout est une occasion d’apprentissage et d’échange. Un participant peut être très sensible à la vibration ressentie par le djembé, on peut alors lui proposer d’autres instruments ou d’autres accessoires pour qu’il puisse quand même participer ; l’important est de développer une relation agréable, d’entrer en contact et d’expérimenter la réciprocité.
- Il est important d’avoir une relation égale entre l’animateur et le participant, chacun peut apprendre de l’autre.
- Trouvez et/ou établissez un équilibre dans la relation 1/1.
- L’objectif n’est pas de développer des super musiciens mais de créer des relations significatives, ce qui permet aux participants d’avancer dans leur développement humain et d’apprécier les belles expériences.
Variations
Après différentes étapes d’action-réaction, de convergence et de divergence, il est possible de passer à la synchronicité et de vivre un moment de création et de partage musical en harmonie
Méthode
L’activité miroir est adaptée du Jeu pour acteurs et non-acteurs d’Augusto Boal (Routledge, 2002).
Les concepts de Convergence / Divergence / Maintien proviennent de la théorie de l’accommodation de la communication de Giles et Ogay.
Giles, H. Ogay, T. (2007). Communication Accommodation Theory. Dans Whaley, B. B., Samter, W. (Eds.), Explaining communication : Contemporary theories and exemplars (pp. 39-59) Lawrence Erlbaum Associates Publishers NJ.
La méthode APPROSH, développée par Mohamed Ghoul, Lucie Beauregard et Nathanaël Labrèche, s’appuie sur plus de 20 ans d’expérience et a fait l’objet de recherches universitaires :
Groupe LARESCO, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (Québec – Canada) 2007
groupe BAND, Université McGill de Montréal (Québec – Canada) depuis 2017
